Guerlain rime avec Sarkozy

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Guerlain rime avec Sarkozy

Lequel d’entre vous n’a eu à humer soit une eau de toilette, soit un parfum portant l’un des noms suivants : Habit rouge, Guerlinade, Nahéma, Parure, Jardin de Bagatelle, Derby ou Samsara ? Lequel d’entre vous n’a jamais eu à étaler, sur sa peau, le lait ou la crème de Valley ? Eh bien, tous ces produits de beauté dont raffolent les Africaines appartiennent à un milliardaire français du nom de Jean-Paul Guerlain. Et le moins qu’on puisse dire de ce personnage famélique, blanchi, âgé aujourd’hui de 73 ans et pourtant soigneusement conservé, est qu’il n’est pas du tout sociable. Nous pensions pourtant que, plus les gens sont libres dans leur tête, plus ils sont à l’abri du besoin, plus ils deviennent humbles et relativisent la place du matériel dans la société, valorisant davantage l’Homme.
Jean-Paul Guerlain nous ramène sur terre. Il nous rappelle que nous aurions tort de nous leurrer. Lui dont la fortune personnelle est évaluée à 658 milliards de francs Cfa. Lui qui est né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Lui qui fut élevé par un grand-père déjà millionnaire et fondateur de l’empire Guerlain. Lui qui avait fait ses humanités au lycée Fénelon-Ste-Marie, à Paris. Cet homme a tout pour prendre l’Homme tel qu’il est, à travers sa valeur humaine et intrinsèque, et non à travers un prisme subjectif ou des considérations iniques, léguées par l’esclavage et le colonialisme imposés aux Noirs.

Nous sommes vendredi dernier. Guerlain répond à une question d’un journaliste au Jt de 13h, sur France2. L’industriel français ajoute à sa réponse un commentaire dont il aurait pu se passer : «Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un Nègre. Je ne sais pas si les Nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin…» Naturellement, JP Guerlain a, dans un communiqué, présenté ses «excuses à tous ceux que ces propos ont choqué, car ils ne reflètent pas [sa] pensée profonde».
Les Occidentaux ont toujours cette maligne manière de livrer une communication de provocation : lâcher le propos qui tient à cœur, le retirer par la suite en se répandant en excuses. La tactique ne fait plus recette. JP Guerlain a dit ce qu’il pense des Noirs. A-t-il tort de dire ce qu’il a dit ? Il rétorquerait que les Noirs n’ont pas été au rendez-vous du siècle des Lumières. Trois siècles après les Grandes inventions et la Révolution industrielle, les pays noirs ne sont pas comptés parmi les «émergents» qui bousculent l’Occident.

On peut aimer le parfum de Guerlain ou détester le raciste industriel. On pourrait d’ailleurs jeter les deux à la mer. La réalité est là, têtue, avec ses faits implacables. Maintenant, il y a la manière de dire que les Noirs ne bossent pas, ou pas assez. Cette manière-là, Guerlain ne s’en encombre pas. Hier, Sarkozy, à Dakar, disait la même chose : «Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire.» Aujourd’hui, c’est le parfumeur qui l’embraye. Ce n’est pas un hasard.
Si JP Guerlain avait dit que les Négresses ne sont pas indiquées pour ses eaux, il aurait reçu de Paco Rabane une gifle, de Courrèges des injures. Picasso mourrait deux fois. Mais il a dit ce qui n’est pas inexact. On pourrait pleurnicher, cela ne changerait rien à la triste réalité.


source :Quotidien mutation

Publié dans société

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